La volonté politique, commune à tous les discours, d’une avancée de la démocratie, permettant de « rendre le pouvoir aux citoyens » n’est en fait le plus souvent qu’une velléité traduite en promesse électorale sans lendemain.
La loi du 27 février 2002 relative à la démocratie de proximité reconnaissait en la démocratie participative le complément indispensable à la démocratie représentative. La crise du lien social n’est pas tant le fait de la crise de la démocratie représentative qui mérite d’être améliorée mais résulte du caractère inachevé de la démocratie lorsqu’elle n’est que représentative.
Les outils de la démocratie participative existent et depuis une dizaine d’années s’améliorent ; ils permettent aux citoyens des communes, des départements et des régions d’être mieux informés, d’être consultés et de participer. Trop souvent ces outils sont entre les mains de responsables politiques dont la préoccupation première est de faire passer leur politique. Or la démocratie locale suppose le débat public ; elle n’est complète que si elle s’accompagne d’un dialogue.
Les derniers outils créés à la faveur de la loi relative à la démocratie de proximité, les conseils de quartier sont le plus souvent des lieux de confrontation entre élus et habitants où chacun campant sur ces postions laisse installer un dialogue de sourds.
Comment pourrait-il en être autrement ?
Les élus, de leur estrade affichent leur décision en tentant d’expliquer que ce qui bon pour eux est obligatoirement bon pour les autres.
Les habitants, frustrés d’être dépossédés du moindre pouvoir d’influence sur leur cadre de vie manifestent avec d’autant plus de violence leur mécontentement.
Si rien ne change, les conseils de quartier vont être désertés et deviendront des chambres d’enregistrement en perdant toute légitimité au regard de la loi.
Comment instaurer le dialogue ?
En réfléchissant ensemble à des règles de participation.
En demandant aux élus de jouer pleinement leur rôle de représentant pour lequel ils ont été élus.
En invitant les habitants à penser collectivement pour leur quartier et non pas seulement pour leur pas de porte……
Article paru dans le journal Cauderes N° 8 (juin 2003)