Le pont ouvrant Bacalan-Bastide : un projet démesuré et contesté

 Un nouveau franchissement sur la Garonne est nécessaire pour faciliter la liaison entre les quartiers de Bacalan et de la Bastide ainsi que la ville-centre. Il doit permettre également d’améliorer les déplacements entre la ville-centre et les communes périphériques qui la bordent immédiatement, ainsi qu’entre ces communes.

Cependant, ce franchissement doit être « humain » ; c’est à dire améliorer la vie des habitants en limitant les nuisances qui accompagnent tout franchissement Ce pont ouvrant fait l’objet d’une vive contestation des associations bacalanaises et bastidiennes, riveraines du projet, soutenues par les autres associations bordelaises (GARONNE AVENIR, TRANS’CUB AQUITAINE ALTERNATIVES, CLCV, CAUDERES….) qui estiment que « les inconvénients

prennent le pas sur les avantages et les nuisances l’emportent sur les bienfaits » :

 il va défigurer la ville car il est large comme 2 ponts d’Aquitaine, avec ses 4 piles hautes comme 4 tours de la cité administrative. Ce pont ne peut s’intégrer dans le paysage du fleuve et quais. Il risque ainsi de compromettre le classement de la ville de Bordeaux au patrimoine mondial de l’Unesco.

 il va servir de délestage du pont d’Aquitaine en accueillant au cœur de la ville, 53 000 véhicules et 8000 camions par jour ce qui va engendrer un bruit infernal pour les riverains et le long des quais.

Il va jouer un rôle d’aspirateur à voitures en accentuant la congestion urbaine notamment sur les boulevards. De plus, il va créer plus d’embouteillages notamment pendant les manœuvres d’ouverture et de fermeture du pont.

Il va compromettre l’avenir maritime de Bordeaux, car il serait un obstacle supplémentaire difficile à franchir par les navires qui risquent de rester bloqués à quai .

Enfin, il s’inscrit en totale contradiction avec les politiques affichées de lutte contre le réchauffement climatique par le choix du tout voiture.

Après avoir participé aux réunions dites de « concertation » organisées par la CUB, Les associations regroupées en « front associatif » ont fait le choix du tunnel qui présente l’avantage d’assurer un lien continu entre les deux rives, d’être adapté au trafic local, et de préserver l’avenir du port de la lune, avec un surcoût limité.

 

Pour plus d’informations et pour participer au débat nécessaire sur les avantages et inconvénients des différents projets de franchissement, avant l’enquête publique, consultez le blog du « front associatif » : http://pont-ou-tunnel.over-blog.com

 

Bien informés, les hommes sont des citoyens ;

mal informés, ils deviennent des sujets. Alfred Sauvy, sociologue

Article paru dans le journal Cauderes N° 14 (décembre 2006)

Brèves de quartier…

 Rentrée des classes

L’école primaire du cours de la Somme a pu accueillir les élèves de notre quartier dans de bonnes conditions (28 élèves par classe). Cependant, la cantine affichant complet, il a été recommandé aux parents désirant profiter de ce service de rechercher un autre établissement scolaire. L’école maternelle est saturée, obligeant les nouveaux venus à s’inscrire dans des écoles hors de notre secteur.

 

Nouveaux commerces.

Après l’ouverture d’un commerce de fruits et légumes, ce sera bientôt une petite supérette qui s ‘installera route de Toulouse à la place d’anciens locaux commerciaux, répondant ainsi aux besoins de commerces de proximité…..Mais sans véritable parking de proximité.

 

Résidence Aquitanis

A l’évidence le projet d’Aquitanis de la barrière de Toulouse ne s’inscrit pas dans la démarche de qualité architecturale que l’OPAC préconise pour la réalisation de logements sociaux. Le Président d’Aquitanis, à qui nous avons fait part de nos inquiétudes, s’est engagé à améliorer ce projet afin qu’il soit conforme aux nouvelles dispositions du P.L.U.

 

Article paru dans le journal Cauderes N° 14 (décembre 2006)

Le 4ème permis de construire du Mac Donald’s de Talence annulé 

 Alors que le restaurant Mac Donald’s de la barrière de Toulouse va ouvrir ses portes, le Tribunal Administratif de Bordeaux vient d’annuler le 4ème permis de construire qui devait régulariser les trois autres permis précédemment annulés en rejetant les arguments de la mairie de Talence, de la société pétitionnaire ainsi que les avis favorables de la communauté urbaine de Bordeaux et de la gendarmerie.

Dans son jugement en date du 23 novembre 2006, le Tribunal Administratif a reconnu que «  le projet de restaurant comporte une formule « drive-in » impliquant à certaines heures de la journée une importante file d’attente de véhicules ; que l’accès au restaurant donne directement sur le carrefour giratoire ; que le service des automobilistes n’est susceptible d’accueillir en file privée interne à l’établissement qu’une dizaine de véhicules environ et qu’au-delà de ce chiffre, la file d’attente entraîne aux heures de repas un arrêt des véhicules dans le carrefour giratoire lui-même, ce qui est de nature à perturber la circulation et constitue un danger pour les usagers de la voirie publique.. »

Les juges ont pu apprécier « de façon concrète et certaine les incidences » d’une telle construction au regard de photographies produites par les requérants et du procès verbal de constat dressé par un huissier de justice au regard de l’article R. 111-4 du code de l’urbanisme.

Il aura fallu beaucoup de ténacité et de courage aux riverains du restaurant de Talence pour que les nuisances qu’ils dénonçaient depuis des années soient enfin prises en compte.

Comme à Talence, le principe de précaution n’a manifestement pas été appliqué à la barrière de Toulouse, où la mairie de Bordeaux et la CUB ont donné un avis favorable à l’ouverture d’une formule « drive-in » avec un aménagement de voirie préjudiciable aux usagers.

 

Les entrées et sorties du « drive-in  » et du restaurant de la barrière de Toulouse se feront par un même accès, directement sur une voie à grande circulation (25 400 véhicules/jour), ce qui constitue un cas unique sur la CUB.

 

L’action collective : une démarche semée d’embûches

Alors qu’un projet de loi sur les actions collectives vient d’être présenté en conseil des ministres, il apparaît clairement que le principe de l’action de groupe reste limité en France et très encadré. Ce nouveau projet de loi reste bien timoré au regard de ce qui existe outre-manche car il ne concerne que les préjudices matériels subis par des consommateurs et exclut tous ceux liés à la santé ou l’environnement.

De plus, le montant global du préjudice ne sera pas fixé par le juge; chaque consommateur devra engager une nouvelle procédure…..de quoi décourager plus d’un plaignant d’autant plus que le préjudice matériel sera limité à 2000 euros par consommateur.

S’opposer à des permis de construire devient de plus en plus difficile avec la nouvelle loi sur le logement du 13 juillet 2006. Ainsi, une association de riverains constituée ne pourra s’opposer au permis de construire d’un projet immobilier devant les tribunaux que si ces statuts ont été déposés avant l’affichage en mairie de la demande de permis. Or, les riverains se regroupent en associations qu’après avoir eu connaissance d’un permis de construire qui porterait atteinte à leur cadre de vie.

En toute logique, l’action collective se met en place qu’après constat d’un problème et non avant….C’est ainsi que notre association a été créée en 1994 après que deux riverains aient contesté un permis de construire d’une résidence étudiante. L’association a pris ainsi le relais des riverains ce qui a permis de faire cesser les menaces du promoteur et de consolider le dossier avec succès auprès du Tribunal Administratif. Dorénavant, les riverains devront agir seuls pour contester des permis de construire, à leurs frais, et à leurs risques…ou se retourner vers des associations déjà constituées et très sollicitées …..

 

A l’heure, où la démocratie participative s’inscrit au cœur du débat électoral, il conviendrait de revoir l’accès de simples citoyens à la justice.

Article paru dans le journal Cauderes N° 14 (décembre 2006)

Une vérité qui dérange !

 Les français sont paraît-il de plus en plus nombreux à se préoccuper d’environnement et à demander que l’écologie devienne une priorité gouvernementale : 87% des habitants de notre région se disent inquiets pour l’avenir de la planète. Nicolas Hulot, nouveau chantre de l’écologie, est plébiscité par 43% des français pour se présenter comme candidat à la présidence de la république afin de lutter contre la dégradation de l’environnement.

La prise de conscience est bien réelle, alimentée par les discours alarmistes des scientifiques quant au réchauffement de la planète et au développement des gaz à effets de serre. Les livres et documentaires sur le sujet connaissent un succès inégalé.

Explosion des cancers

De même, devant l’explosion des cancers notamment chez l’enfant, les cancérologues tirent les sonnettes d’alarme : les cancers auraient augmenté de 35% en vingt ans, à âge égal, et 60 à 70% seraient dus à l’environnement. Selon le professeur Dominique Belpomme, signataire de l’appel de Paris et membre de l’association française pour la recherche thérapeuthique (Artac) « les maladies ne sont plus naturelles, elles sont en quelque sorte fabriquées par l’homme ». Les grandes pathologies seraient donc écologiques. L’homme est maintenant malade de la pollution de l’air, de l’eau, de la nourriture, du bruit, de solitude……

 

Et pourtant, que faisons-nous ?

Rien ou si peu …le tri sélectif peine à couvrir le territoire et on continue à incinérer en aggravant la pollution de l’air.

La pratique du vélo se développe mais reste marginale car dangereuse. Les pistes cyclables et autres aménagements de sécurité manquent.

Les transports en commun ne permettent pas de concurrencer l’usage de l’automobile : 45 kms de tramway à Bordeaux contre 100 kms au siècle précédent. Des bus en site propre trop rares.

Une nouvelle « éco-taxe» sur les produits électriques et électroniques, mais à la charge des consommateurs….Quid de « l’éco-conception » ?

Tous responsables

Nous, en tant que consommateurs car nous ne sommes pas prêts de changer nos modes de vie, à acheter des produits locaux plus chers, à réduire nos déplacements motorisés. Or, l’utilisation de la voiture est responsable de la moitié des émissions de gaz à effets de serre.

Nos élus, qui perpétuent le modèle du « tout automobile » hérité des 30 glorieuses. On multiplie les infrastructures tout en sachant pertinemment que l’offre alimente la demande : grand contournement autoroutier, village de marques à ST André de Cubzac, projet de pont démesuré Bacalan-Bastide, et au cœur de notre quartier un drive…. ainsi les propos du Président Chirac à Kyoto sont toujours d’actualité :

La maison brûle et nous regardons ailleurs !

Article paru dans le journal Cauderes N° 14 (décembre 2006)