Vcub

Il y a peu, deux jeunes gens ont interrogé l’un de nos commerçants de la barrière sur l’emplacement de la station Vcub du quartier. Celui-ci a été bien embarrassé pour leur répondre.. et pour cause !

Au fait où en est la station Vcub  de la barrière de Toulouse.. ? Aux dernières nouvelles elle se réduit à ça…

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Notre station Vcub — serait-ce cette tranchée béante ouverte sur un trottoir du boulevard Albert 1er depuis un bon moment  et agrémentée d’un marquage orange au sol ?

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La plupart des  stations Vcub ont été inaugurées en février  à Bordeaux Mais « la nôtre » très timide, semble-t-il, hésite à sortir de terre . Est-ce parce qu’elle est consciente que les aménagements cyclables alentour brillent par leur absence … ou y-a-t-il une autre raison ?

 

renseignements pris auprès de la CUB:

« les travaux ont été interrompus car l’entreprise qui s’en chargeait a été appelée en urgence sur d’autres chantiers suite à la tempête Xynthia »

Décidement nous n’avons pas de chance!!!!


Ainsi que nous l’écrivions dans notre avant-dernière gazette , une deuxième tranche de travaux pour agrandissement est prévu à la Maison de retraite des Sœurs, boulevard Albert 1er . Or , bien que le permis de construire affiché soit daté de juillet 2009 , depuis , rien ne bouge…


La station Cyclab devait voir le jour sur le trottoir juste devant la maison de retraite. Va-t-il falloir attendre que les travaux de la Maison de Retraite soient effectués pour que cette station soit enfin installée ? … Si c’est cela on va pouvoir prendre notre mal en patience…


D’ailleurs si quelqu’un sait quelque chose au sujet des travaux ou de la station Vcub , qu’il nous envoie  un petit message . Nous sommes friands d’informations à ce sujet !

L’affaire Ada (suite)

En février, les riverains de la Barrière de Toulouse se sont réjouis, suite à l’intervention de Fabien Robert, Maire adjoint, et grâce à quelques photos significatives publiées sur ce même blog : ce que Cauderes demandait depuis une dizaine d’années, c’est à dire que les camions Ada  disparaissent des trottoirs, semblait enfin acquis…

Une pensionnaire de la Maison de retraite des Sœurs nous a même fait part de son soulagement : elle avait peur, à la nuit tombée, de passer derrière ce « mur de camions », craignant qu’un individu mal intentionné ne s’y dissimule..

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 Nous pensions donc que les loueurs de véhicules implantés dans ce quartier avaient enfin compris que l’espace public ne leur appartenait pas. Or, le problème semble davantage déplacé que résolu.

 En effet, les  riverains de la rue Brun et des voies alentour ont parfois la surprise de trouver 3 camions garés dans leur rue, à la queue leu leu, occupant 4 à 5 places de stationnement, vu leur volume. 

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-« Est-ce normal que nous nous donnions la peine de louer une place de parking 60 euros par mois pour y ranger notre voiture alors que des sociétés encombrent la chaussée sans vergogne ? » a fait remarquer un riverain.

Les commerçants de la Barrière sur le Cours de la Somme se sentent , eux aussi, envahis.

Et cette amélioration que nous saluions est-elle déjà  remise en question ?

  Le week-end, nous avons constaté le retour des camions, en moindre nombre c’est vrai, sur les trottoirs du boulevard, mais tout de même..  et , c’est le comble… sur un arrêt de bus !

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Etude socio-architecturale de la Barrière de Toulouse

Merci à Juliette Lépine et Grégoire, étudiants en architecture qui nous ont fourni cette :

Etude socio-architecturale de la Barrière de Toulouse

dont nous vous proposons quelques extraits

 

  

 

    Après avoir rencontré plusieurs habitants de la barrière de Toulouse, la particularité qui s’est dégagée est la forte présence d’axes de communication fréquentés.  Les axes constituent à la fois un atout majeur dans le choix du lieu de résidence des habitants mais ils sont aussi la principale problématique de ce lieu.

    Après cette constatation auprès des habitants interrogés, nous avons voulu comprendre le fonctionnement de la barrière par rapport à la circulation et les conséquences sur les pratiques des habitants.

  

  1 – Situation de la barrière de Toulouse

  La barrière de Toulouse en tant que lieu géographique dans l’agglomération bordelaise est déterminée par le croisement de deux voies  importantes que sont la  route de Toulouse  qui se  prolonge dans Bordeaux par le cours de la Somme et les boulevards. La barrière de Toulouse possède la particularité de réaliser la séparation administrative entre les villes de Bordeaux, Talence et Bègles, toutes à proximité.

Outre cette première définition géographique et administrative nous verrons que la barrière de Toulouse peut se définir par d’autres approches. C’est un lieu qui fonctionne à plusieurs échelles différentes allant de l’échelle régionale à l’échelle du quartier en passant par l’échelle de la ville et nous verrons ce qui forme l’identité de la barrière.

 

  2- Évolution du tissu urbain

 Historiquement, ce lieu a toujours été un lieu de passage dès le XVIII ème siècle où passait le chemin du loup reliant St-Genès à la route de Langon.

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 Extrait carte de Cassini XIII ème siècle

  On remarque par ailleurs avec ce document que la position de la barrière de Toulouse était au service du quartier St-Genès déjà présent à cette époque. Aujourd’hui on retrouve la trace de ce chemin du loup dans le tissu urbain et notamment juste à côté de la barrière de Toulouse sous la forme du chemin de Cauderès.  Il est intéressant de remarquer que la dénomination de « chemin » a perduré pour cette rue, signifiant son origine.    

  Par la suite, est venu s’implanter le tracé des boulevards et des barrières qui s’est superposé aux voies préexistantes.   

    La qualité de lieu de passage du chemin de Cauderès était utilisée  jusqu’en 1996 pour « couper » le croisement de la barrière de Toulouse et accéder à la route de Toulouse ce qui posait des problèmes de sécurité à la vue de la largeur de la voierie pour un tel trafic. L’association cauderes s’occupe du secteur de la barrière de Toulouse et s’est construite pour régler ce problème. La barrière de Toulouse s’est donc implantée à proximité d’un lieu de passage préexistant pour remplacer le tracé historique d’un chemin fait par l’Homme par un tracé plus rationnel. Plus qu’une question de passage cette double voie soulève une question d’identité du lieu. En effet, l’association des habitants du quartier de la barrière de Toulouse se nomme « cauderes » et non pas « barrière de Toulouse » ce qui montre bien une double identité du quartier pour ses habitants.

 

  3 – Relation à la ville

La barrière de Toulouse en tant que lieu de passage se définit par rapport au reste de la ville et entretient des liens avec des lieux importants de Bordeaux ce qui en fait un lieu stratégique.   La barrière se positionne surtout par rapport au centre de Bordeaux qui est considéré comme proche et facile d’accès par les habitants. «  vraiment proche du centre » « direct depuis le centre ». Le quartier est aussi situé à proximité de la gare. La barrière de Toulouse possède donc une position lui permettant des trajets courts jusqu’aux lieux importants de Bordeaux.  

Pour le jeune couple que nous avons rencontré, la position de leur maison à proximité des boulevards et de la rocade constituait un atout pour accéder au lieu de travail du mari situé à Floirac.  Pour le couple de retraités, la barrière de Toulouse se situait plus par rapport à l’échelle régionale car cette situation leur permettait d’échapper facilement à la ville de Bordeaux pour revenir dans leur département natal qu’est  les landes tout en habitant Bordeaux.

Cependant la barrière de Toulouse se trouve dans une position de « rivalité » avec d’autres pôles possédant des identités et des activités fortes. Il s’agit tout d’abord des barrières situées de chaque côté par rapport auxquelles nous avons senti, lors de la réunion du quartier, l’envie de se comparer soit pour justifier leurs demandes en faisant  passer un manque pour une injustice ou bien au contraire pour se valoriser par rapport aux autres. «  Notre barrière est sinistrée » « la barrière est plus active que d’autres… »Réellement, le pôle d’attraction qui attire le plus les « habitants de la  barrière de Toulouse » est Nansouty où se trouvent de nombreux commerces ainsi que des écoles.   

Toutes ces relations à la ville ne sont possibles  que par la présence de transports en commun sur place.

D’ailleurs certains habitants se trouvent très bien desservis par les transports en commun et d’autres au contraire s’en trouvent éloignés. Cela est dû à  l’image forte du tram qui occulte les bus et notamment pour les nouveaux arrivants du quartier.

 

4 – Barrière de Toulouse : un lieu de circulation

Plus qu’un simple croisement, la barrière de Toulouse est à la fois le premier espace de la ville de Bordeaux et le dernier espace de la route de Toulouse. En effet, la barrière de Toulouse se positionne vraiment comme une conclusion de la route de Toulouse.

  Cette route est un axe sur lequel se positionnent beaucoup de commerces et la barrière ne fait pas exception. D’ailleurs, l’association des  commerçants ne s’est pas formée autour de la barrière de Toulouse mais autour de la route de Toulouse en regroupant 400 commerces, ce qui montre bien la prépondérance de l’axe par rapport à la barrière. Cette identité de l’axe est surtout commerciale, et ces commerces se sont installés en partie pour profiter du passage important qui se fait sur cet axe.

La route de Toulouse est une des pénétrantes de Bordeaux les plus importantes impliquant une circulation intensive. Cette circulation est notamment dûe au fait que la route de Toulouse est la continuité de l’autoroute A62 (Toulouse).

  Avant la mise en place du tram, le cours Gambetta à Talence absorbait quant à lui la circulation pouvant provenir de l’A63 (Arcachon, Bayonne ).

 

  Cependant, depuis la mise en place du tram, la circulation ne se fait plus à Talence ou  très peu et  elle s’est reportée en grande partie sur la route de Toulouse et par conséquent sur la barrière de Toulouse très engorgée.

 

5- Le tissu urbain et la circulation

Face à  la problématique de la circulation et du transport les voies sont hiérarchisées de façon à favoriser la vitesse sur les axes de passage. Au contraire, à l’intérieur des zones formées par les axes, les rues sont plus serrées et n’offrent pas beaucoup d’espace à la voiture.

  On remarque donc une hiérarchie des voies et des activités qui s’y font. Le tissu d’échoppe très étroit concentre essentiellement des activités d’habitat. Sur la route de Toulouse ce sont les commerces qui ont investi l’espace pour profiter de l’activité de la barrière. Mais, il est intéressant de remarquer  que la largeur importante des boulevards n’a pas permis un développement commercial important malgré le passage qui s’y fait. Cela est notamment dû à la difficulté de traverser la route et donc à un manque d’échanges et de communications à l’échelle du piéton.

Le tissu urbain d’échoppe permet difficilement de satisfaire les besoins en places  de stationnement. En effet, les rues étroites ne permettent qu’un stationnement d’un seul côté de la rue pour des habitations situées des deux côtés. Si on compte en moyenne deux voitures par foyer, le surplus de voitures est vite atteint surtout lorsque l’on compare la longueur nécessaire au stationnement de deux véhicules avec la longueur d’une façade type dans le quartier.

Cependant, le problème n’est pas toujours vécu. Dans le cas de notre premier entretien, le couple de retraités ne possédait qu’un seul véhicule ainsi qu’un garage construit lors de l’agrandissement de la maison sur la parcelle voisine tandis que le jeune couple avec des enfants et une activité professionnelle possède deux voitures et pas de garage.

 

6 – Notion de quartier :

route

Différentes entités

 On remarque que les ruelles continues au sein de chaque ville constituent un tissu urbain apportant de l’unité à la différence qu’il peut y avoir entre deux villes. C’est pourquoi la rupture que provoque la barrière de Toulouse entre Talence, Bordeaux et Begles est plus marquée que la rupture entre les deux parties de Bordeaux situées de chaque côté du cours de la Somme. «La circulation sur la route de Toulouse est très importante, il y a des heures de pointe (le matin et le soir). Il y passe 50 000 voitures par mois.  C’est le tramway de St Genès  qui  détourne la circulation ici.» Un habitant

 

Des quartiers qui ont déjà une identité propre, pour Nansouty l’esprit village et Caudéres une image dynamique

 Rupture dans la continuité des voiries qui façonne des perceptions de la ville.

 Dans une même commune, les rues se prolongent pour former une continuité et ainsi une relation plus forte entre les différents espaces de la ville.

Or entre les différentes communes on peut remarquer que les rues ne se prolongent pas toujours, la rue Caudéres et la route de Toulouse forment un paysage bâti en bout de rue ce qui marque le passage d’une ville à une autre. Même si le revêtement du sol ou la typologie du bâti ne changent pas vraiment entre les  trois  villes,  le  changement  s’opère  du  point  de  vue  de  la  perception  du passant.

Difficulté de se créer une unité qui lui est propre

 

7 – Espace public

Le parc est donc l’unique lieu public pouvant rassembler les habitants mais il est souvent jugé trop pollué par la circulation.

Mixité de sa fréquentation :

  – enfants qui jouent avec les jeux en plein air installés par le Mac Donald’s

   étudiants du CFA qui viennent y déjeuner  -personnes sans domicile fixe qui logent au centre d’accueil à Nansouty

  – des passants qui viennent lire,  regarder, se reposer…

Impressions des ses usagers :

 «C’est agréable d’avoir un parc comme celui-ci en ville. Installations de jeux pour enfants, parc fermé sécurisant pour surveiller les enfants et les fréquentations.»   jeune maman, 30-35 ans

 «Un peu trop petit mais c’est un lieu reposant pour une activité comme la lecture.» homme, 40-50ans

«Il y a peu de personnes mais c’est très joli.»   femme, environ 75 ans

«Le parc est agréable mais le quartier est trop bruyant.» homme, 30-35 ans

 

Même si le parc peut apparaitre comme un équipement appréciable en cette zone urbaine, on remarque cependant qu’il est sous-exploité et cela pour plusieurs raisons. D’une part, le parc fait l’angle de deux  voies de passage ce qui implique une pollution à la fois sonore et qualitative de l’air. D’autre part, les habitations situées le plus à proximité du parc possèdent pour la plupart un jardin privatif (tissu d’échoppe)  ce qui satisfait les habitants pour la quantité d’espaces verts. Les usagers que l’on a pu rencontrer dans ce parc ne proviennent pas d’une zone située directement à proximité mais au contraire de zones plus éloignées et le plus souvent logeant en habitat collectif.

Le parc n’est donc pas un espace public favorisant la rencontre des habitants du voisinage. Les relations de voisinage se font à l’échelle de la rue grâce aux portes qui donnent sur la rue. Ainsi les habitants se connaissent et se rencontrent par cet espace public « on se dit bonjour en sortant les poubelles». Cependant ces rencontres ne dépassent pas la rue. On remarque d’autre part que l’implantation de résidences dans le tissu d’échoppes rompt ce lien social surtout par le fait que chaque logement ne donne pas sur la rue. 

 

8 – Pratiques des habitants

 commerces

Le rayonnement des commerces se fait à l’échelle des habitants de la barrière de Toulouse. Beaucoup sont des commerces de proximité (superette, fleuriste, boulangerie, boucherie…) mais il y a également des commerces dont les activités sont plus rares comme l’armurerie ou le vendeur de cartouches d’imprimantes.

Ils ne profitent pas du flux routier qu’apporte la route de Toulouse car il y a un manque de stationnement. Le parking souterrain situé sous le Mac Donald’s, pourtant laissé à la disposition du public est très peu utilisé à cause de son non-signalement. Les habitants trouvent que la barrière «se redynamise avec l’implantation de nouveaux commerces ces vingt dernières années.»

 

Rivalité avec la barrière Saint Genès

 «Barrière délaissée, sinistrée» des mots que l’on a pu entendre lors de la réunion annuelle de l’association du quartier. Comparaison avec la barrière Saint-Gènes où le flux de voitures est limité par le passage du tramway. Piste cyclable, nombreuses écoles équipements qu’envient les habitants de la barrière de Toulouse.

Cependant, tout est relatif car les habitants savent aussi se valoriser par l’activité commerciale active qui persiste au contraire d’autres barrières où les banques possèdent le monopole foncier.

 

9 – Séparation des fonctions

Il est intéressant de remarquer que même sans l’application de chartes ou de traités théoriques sur une séparation des fonctions, la ville a d’elle même dissocié les activités même si cela reste à une échelle plus modeste que les projets d’urbanisme du mouvement moderne. On retrouve donc des zones d’habitat qui sont bien démarquées des zones de commerces et d’activités économiques même si elles se présentent comme plusieurs poches juxtaposées qui restent à échelle humaine. Le quartier cauderes se positionne comme le quartier d’habitat de ce site alors que la barrière de Toulouse se positionne plus quant à elle comme une entité commerciale.

  Cependant la séparation des activités n’est pas stricte sur la route de Toulouse, les habitations et les commerces sont entremêlés : les commerces sont situés au rez-de-chaussée et quelques logements occupent les étages.

 

 10 – Les échoppes bordelaises : une typologie qui crée une identité à la barrière de Toulouse

Historique :

  La typologie architecturale de l’échoppe bordelaise est due à la production de petites maisons similaires accolées aux remparts de la ville bordelaise lors de l’afflux du dépeuplement des campagnes. Elles sont étroites (de  5 à 6 mètres de large et 16 mètres de profondeur) et peu spacieuses pour les échoppes simples, et d’une surface plus importante pour les échoppes doubles fortement présentes au niveau de la barrière de Toulouse.

Aujourd’hui elle touche une autre catégorie de population plus aisée, qui peut se permettre une augmentation de la surface habitable avec le surhaussement de celle-ci. Elle a également acquis une valeur patrimoniale car elle constitue l’image de Bordeaux, ville classée au patrimoine de l’ UNESCO.

Les échoppes sont situées sur les barrières, à la fois en ville et à proximité des axes routiers importants (barrières, rocade), elles permettent de densifier la ville tout en gardant un jardin particulier. . Même si la typologie d’habitat a été créée au XIXème, on remarque qu’elle constitue toujours un modèle d’habiter recherché, à la fois pour le tissu urbain qu’elle crée mais aussi pour ses espaces intérieurs  facilement ré-appropriables en extension au sol sur jardin ou en hauteur en la transformant en maison à étage. C’est surtout une qualité de vie qui est recherchée « être en ville avec un jardin sans être étouffés»

 

11 –  Rapport habitat / habitant

 

La barrière est hétérogène au niveau du type d’habitants (propriétaire ou locataire) car elle a un choix d’offres assez large. Les échoppes bordelaises, constituant  une grande partie du tissu urbain de la barrière de Toulouse, sont en majorité acquises par des propriétaires. Lors de nos deux entretiens ça a été « le  projet d’une vie » :

  Aujourd’hui, les échoppes de la barrière de Toulouse font l’objet d’un renouvellement de population dû au « départ » des personnes âgées et à l’arrivée de jeunes couples avec enfants. Cela induit un changement dans les demandes en équipements (  crèches, écoles … ).

 Il y a également des résidences où les appartements sont occupés par des locataires. Des logements sociaux ont été construits sur des anciens terrains militaires (autrefois servant d’entrepôts) et, des studios étudiants installés avec  un emplacement à proximité du campus. Il s’opère un renouvellement perpétuel de la population qui n’amène pas forcément l’établissement d’un lien social au sein des habitants de la barrière.  

 

 12- Diagnostic général sur l’urbanité du quartier

A la barrière de Toulouse nous avons constaté une ambigüité dans son identité de quartier due à la présence de deux unités fortes: celle de la barrière de Toulouse comme un espace dynamique en formant la fin de la route de Toulouse et celle  du quartier de Cauderes  comme un espace plus statique formé par des habitations. Ces deux entités sont interdépendantes l’une de l’autre, les commerces ont besoin des habitants et les habitants profitent de la proximité de ces  services.  

Les axes de communications engendrant les  flux de voitures qui caractérisent la barrière de Toulouse sont un réel problème pour les riverains puisqu’il porte atteinte à la sécurité des piétons et des vélos. Cependant ces mêmes axes créent un lieu raccordé au reste de l’agglomération bordelaise constituant ainsi un des atouts majeurs de ce site.

  Le tissu urbain est un modèle conçu pour un mode de vie datant du XVIIIème et qui aujourd’hui est mal adapté à l’important flux de voitures qui y circulent.

  On peut imaginer que demain, la voiture telle qu’on la connait va tendre à disparaître face à un fort développement des transports en commun. Ainsi Le tissu dense du bâti de la barrière de Toulouse reprendra  une échelle pour laquelle il avait été conçu, c’est à dire pour le piéton. De plus, les échoppes permettent une évolution des modes de vie dans  l’habitat. On peut donc dire  que la barrière de Toulouse est adaptée à une évolution future des modes de vie.

Sources :

  entretiens longs avec des habitants   

la réunion annuelle de l’association Cauderes

  entretiens courts sur la route de Toulouse,

ses commerçants et les usagers du parc.

  Dictionnaire d’urbanisme

CAUDERES UTOPISTE ?

 

Dans le débat sur la restructuration de la route de Toulouse qui oppose associations de riverains, de piétons, d’handicapés et de cyclistes aux élus de notre quartier et à certains commerçants, les associations ont été qualifiées d’ « utopistes ».

 

  • Est-ce déraisonnable de demander que le bus qui roule en site propre depuis Villenave bénéficie de ce couloir dans cette section de Bordeaux où le trafic est le plus dense et garde ainsi une vitesse commerciale satisfaisante pour ses usagers et attractive pour ceux qui hésitent encore ?

  • Est-ce utopique de penser que la circulation des cyclistes soit sécurisée à la barrière où le danger est le plus grand pour permettre à tous d’adopter ce mode de déplacement pratique et gratuit ?

  • Est-ce être sectaire de privilégier les piétons et plus particulièrement les personnes âgées, jeunes enfants et handicapés dans leur cheminement en leur réservant un espace unique dégagé de tout obstacle ?

  • Est-ce idéaliste de penser que le parking souterrain du mac Do aujourd’hui sous-utilisé serve aussi de parking de proximité et que soit tenue la promesse jadis faite aux commerçants par le gérant et les élus pour préparer la venue du drive ?

  • Est-ce irréaliste de croire que les automobilistes au lieu de s’arrêter juste devant un commerce pourraient stationner à 20 m, même pour y faire des achats d’appoint ?

  • Enfin, est-ce idéaliste de préférer une circulation apaisée dans le quartier pour que chacun vive mieux et parce qu’il faut dès maintenant anticiper un pétrole que l’on sait à l’avenir rare et cher ?

 

Nos élus révèlent dans cet aménagement une vision de l’avenir délibérément tournée vers le passé. Ont-ils oublié que les « utopies d’aujourd’hui sont les réalités de demain » ? .

Article paru dans le journal Cauderes n° 21

 

LE NOUVEAU PROJET DE RESTRUCTURATION DE LA ROUTE DE TOULOUSE A LA BARRIERE

 

Après un premier projet de restructuration de la route de Toulouse avorté, Monsieur Fabien Robert, accompagné d’Alain Moga, nous a présenté mi-février un nouveau projet aussitôt rejeté par les associations représentant les piétons, les handicapés et les vélos et également par Cauderes.

 

Comme au regard de la loi (voir plus loin), ce premier projet était dans l’illégalité car ils avaient « oublié » les pistes cyclables, ils ont eu l’idée géniale de les mettre sur les trottoirs avec les piétons et ceci sur le trottoir longeant le mac-drive. Dans la direction Bordeaux-Villenave d’Ornon , rien n’est prévu, les cyclistes devront circuler à leurs risques et périls comme aujourd’hui.

 

Ce projet répond à la même logique du « tout automobile » laissant quelques miettes de l’espace public pour les déplacements doux. Or, Les associations de « droits du piéton » représentant aussi les handicapés ainsi que celles défendant les intérêts des cyclistes (vélocité) rejettent ce genre d’aménagement qui par expérience est d’autant plus inconfortable pour les vélos et dangereux pour les piétons, notamment pour les malvoyants et les jeunes enfants, qu’il se fait à hauteur de commerces et qui plus est avec une piste cyclable étroite (inférieure à 1,20m).

 

De plus, ce projet traduit une méconnaissance totale du terrain :

 

Imaginez un peu la circulation des vélos sur le trottoir avec les piétons au droit de l’entrée et sortie du Mac-Drive, sur le trottoir de Speedy où le piéton est déjà obligé de se faufiler entre les voitures si non de descendre sur la chaussée. Et que dire de ce qui se pourra se passer devant la terrasse de la pizzeria et l’étal extérieur de la marchande de légumes !

Nous avons fait quelques photos édifiantes de la situation actuelle que vous pouvez retrouver sur notre blog.

 

En outre, nous avions demandé des plateaux pour sécuriser les passages piétons et notamment celui au droit du mac-drive particulièrement dangereux. Ils ont été refusés et rien n’est prévu pour sécuriser ce passage piéton si ce n’est le prolongement du « haricot »

En revanche ces plateaux sont proposés sur les rues adjacentes où pour la plupart, leur utilité est contestable.

En ce qui concerne les bus, le couloir en site propre a totalement disparu et ceux-ci vont continuer à s’engluer dans une circulation très ralentie aux heures de pointe.

 

Enfin, nous avions demandé que ce projet intègre une réflexion sur l’ensemble des déplacements dans le quartier car de nombreux riverains se sont plaints d’une circulation anarchique et inadaptée à la dimension des rues adjacentes en raison d’un report de circulation de la route de Toulouse sur ces voies. A ce titre, un collectif de riverains, las d’une situation particulièrement grave au carrefour de la rue Ladous / Bossuet / C.Mendes (5 accidents en quelques mois) et de la circulation de véhicules sur le trottoir de la rue Louis Cabié, est intervenu auprès des élus.

 

Or, ce projet n’intègre pas ces paramètres et reste uniquement cantonné à l’aménagement de cette portion de la route de Toulouse apportant une réponse très limitée aux problèmes de circulation du quartier.

 

 

CE QUE DIT LA LOI

 

 

Face à la congestion des villes et à ses conséquences négatives en matière de santé publique, les décideurs ont pris conscience de la nécessité de revoir les modèles de déplacements classiques liés au « tout automobile ». Ils prônent de nouveaux modèles favorisant le développement des déplacements « doux » (transports publics, usage du vélo et promotion de la marche à pied). Ils ont ainsi légiféré (loi sur l’air de 1996) et adopté des plans de déplacements urbains revisités par la loi S.R.U.

 

La loi sur l’air, dénommée « Laure » s’applique aux agglomérations urbaines à compter du 1er janvier 1998. Elle a été codifiée dans le code de l’environnement à l’article L. 228-2:

 

«  A l’occasion de réalisations ou de rénovations de voies urbaines, à l’exception des autoroutes et des voies rapides, doivent être mises au pont des itinéraires cyclables pourvus d’aménagements sous forme de pistes, marquages au sol ou couloirs indépendants, en fonction des besoins et contraintes de la circulation. L’aménagement de ces itinéraires cyclables doit tenir compte des orientations du plan de déplacements urbains, lorsqu’il existe. »

 

Les six orientations du plan de déplacements urbains de Bordeaux :

 

-La diminution du trafic automobile,

-Le développement des transports collectifs et des modes économes et les moins polluants (marche à pied, vélo),

-L’aménagement et la gestion du réseau principal de voirie en l’affectant aux différents modes de transports,

-L’organisation du stationnement sur le domaine public, sur voirie et souterrain,

-La réduction de l’impact sur la circulation et sur l’environnement du transport et de la livraison des marchandises,

-L’encouragement pour les entreprises et les collectivités publiques à favoriser le transport de leur personnel par l’utilisation des transports en commun et du covoiturage.

 

Les résultats attendus sont :

 

-Une amélioration de la qualité de notre environnement en mettant en place un programme ambitieux en faveur des deux roues et des piétons.

-Une amélioration des performances du système des déplacements

-Une amélioration de la solidarité d’agglomération.


Les actions à initier :

 

La thématique « sécurité routière » est renforcée par la loi « solidarité et renouvellement urbains » de décembre 2000 (loi S.R.U.) qui préconise le partage modal équilibré de la voirie, les actions 4.8 et 4.9 constituant une des clés de voûte du P. D. U.

 

4.8 Ne pas affecter plus de 50% du domaine public ou privé routier aux modes motorisés (circulation, stationnement et transports en commun hors site propre) pour toute création de voie urbaine hors contrainte particulière ;

 

4.9 Envisager pour toute voie nouvelle ou toute voie réaménagée des règles de partage physique de l’espace attribué à chacun des modes de déplacement (vélos, piétons, voitures) dans la limite de la règle précédente (50-50) si les contraintes le permettent et les conflits d’usage le nécessitent.

 

Article paru dans le journal Cauderes n° 21 

 

CE QUE DECLARENT NOS ELUS « L’APPEL DE BORDEAUX » EN FAVEUR DU VELO

 

Lors du « CYCLAB », première grande rencontre internationale sur le futur du vélo proposé par la ville de Bordeaux qui s’est tenu le jeudi 4 février, la mairie de Bordeaux a lancé un appel audacieux :

 

« Nous appelons à la généralisation des choix et des engagements en faveur du vélo.

Nous souhaitons que le développement de l’usage du vélo soit une nécessité qui, rapidement, s’impose à tous les décideurs. Persuadés que les transports actifs apportent des réponses aux enjeux environnementaux, sociaux et économiques du 21e siècle, aux questions de pollution atmosphérique, de bruit, de pathologies, de pouvoir d’achat des ménages, de difficultés budgétaires des collectivités territoriales, d’érosion du lien social, nous appelons à :

  • une refonte du code de la route pensé pour les transports passifs qui ne correspond plus à l’émergence du vélo et à son développement. Le nouveau code devra faciliter l’usage du vélo et sécuriser les cyclistes, la coexistence entre les modes de déplacement s’appuyant sur un partage de l’espace urbain et l’accès de tous, des jeunes comme des seniors, à la pratique du vélo,

  • l’inscription du vélo dans la définition des politiques urbaines, notamment son intégration systématique dans la voirie, permettant aux transports actifs de s’effectuer de manière sûre et efficace,

  • la production de nouveaux vélos, grâce à l’innovation industrielle proposant des vélos confortables, sûrs et d’un prix accessible aux plus grand nombre, fruits d’une collaboration active entre la recherche et l’industrie.

  • Choisir le vélo au quotidien dans les différents déplacements urbains et interurbains afin de conjuguer santé, équilibre personnel et plaisir de ville. »

 

Et maintenant on fait quoi ?

 

Tous les éléments sont donc réunis pour qu’un bon projet émerge des cartons des services de la CUB : lois (LAURE, S.R.U.), plan de déplacement urbain, rencontres, déclarations, concertations….or le projet est plus que décevant car déjà caduque au regard des dispositions en vigueur alors qu’il nous engage pour de nombreuses années: Frilosité de nos élus, engoncés dans leurs vieux schémas, essayant de contenter les intérêts divergents, pour aboutir à un compromis hasardeux qui au final n’ est guère mieux que l’aménagement actuel.

 

Nous ne voulons pas d’une « double peine » : à la sortie illégale du mac-drive, à la traversée piétonne particulièrement accidentogène au droit de ce dernier, ne rajoutons pas la cohabitation dangereuse des piétons et vélos. Messieurs les élus, réglez d’abord ces problèmes de sécurité que vous avez induits par vos autorisations aveugles (entrées et sorties du Mac-drive) avant de vouloir voir plus grand et dépenser inutilement l’argent du contribuable bordelais.

 

Prenez le temps de la réflexion, d’une véritable concertation autour d’un schéma de circulation cohérent concernant tout un quartier. Abstenez-vous du vite fait, mal pensé pour de quelconques enjeux électoraux. …..

 

Il vaut mieux ne rien faire que mal faire… en attendant des jours meilleurs où l’intérêt général primera sur les intérêts particuliers et où les modèles de pensée auront quelque peu évolué.

 

Est-ce absurde de tabler sur une évolution positive des mentalités en matière de civisme dans l’espace public et de souhaiter des aménagements y encourageant les citoyens ?

Article paru dans le journal Cauderes n° 21