Nos édiles désirent faire de notre agglomération une cité millionnaire pour jouer dans la cour des grands dans un contexte de mondialisation. Or, faire vivre en situation de proximité et non de promiscuité, un million de personnes ne relève t-il pas d’une certaine utopie ?
En effet, le mouvement Slow Town (« ville lente » qui émane du mouvement Slow Food, venu d’Italie) présente la ville idéale à l’échelle de 60 000 habitants, ce qui selon lui assurerait la proximité nécessaire à la constitution du fameux lien social, garant du respect et de la solidarité. Comment donc reproduire ce modèle idéal à l’échelle du million d’habitants ?
Pas un colloque, pas un évènement sur la ville et ses dysfonctionnements sans qu’on ne réfléchisse sur les moyens à mettre en œuvre pour assurer le « bien vivre ensemble ». D’EVENTO, l’art au service d’une ré-évolution urbaine, à la dernière rencontre « imaginer votre quartier en 2030 », les habitants sont invités à « habiter autrement la ville» car le modèle actuel ne répondrait pas aux attentes et contraintes de la ville millionnaire.
Peur du chaos, d’un débordement, d’un cadre de vie menacé, de l’exclusion des plus fragiles… ou exercice de communication visant à nous faire accepter la métropole à échelle européenne?
Quoi qu’il en soit, il va falloir trouver les solutions pour que la ville ne soit pas asphyxiée par sa densité (Bordeaux devrait gagner 100 000 habitants en 2030); pour que la vie dans nos quartiers reste de qualité, mais aussi accueillante pour les nouveaux habitants.
A nous d’être imaginatifs, porteurs de propositions, vigilants quant aux évolutions à venir, solidaires et respectueux des uns et des autres.
Article paru dans le journal Cauderes n° 24