Développement Durable : Paroles et paroles !

 

Pour répondre aux préoccupations de plus en plus pressantes des citoyens en matière d’environnement, les acteurs économiques et politiques utilisent sans compter le concept de développement durable afin d’obtenir l’adhésion massive de la population.

Ce principe, si vertueux, justifierait la mise en place de toute politique, de toute décision prise  dans le cadre « du développement durable ».

Ainsi, le nouveau P.L.U. de l’agglomération bordelaise vise à répondre à long terme aux « objectifs du développement durable ». Il existe également une « charte pour l’environnement vers le développement durable », adoptée par la CUB fin 2004 …

il est donc de bon ton de faire du développement durable et les communicateurs, sans relâche, illustrent leurs messages avec « du développement durable ». Utilisé à tort et à travers, victime de son propre succès, ce concept est devenu une belle idée « marketing » vide de sens.

Mais a t’on pris le soin d’expliquer aux populations de quoi il s’agissait ?

Il traduit l’idée que la finalité de l’activité humaine, y compris économique, doit d’abord être l’augmentation du bien-être des populations, par la satisfaction de leurs besoins sociaux (santé, culture , loisirs, transports…). D’autre part

ce développement doit être « durable », c’est à dire qu’il faut tenir compte du fait que la création

 

de biens supplémentaires passe par la destruction d’autres biens, les ressources de la planète n’étant pas inépuisables.

Lors du sommet de la terre sur l’environnement et le développement à RIO en 1992, le principe du développement durable a permis de s’interroger sur l’héritage qui va être légué aux générations futures avec la mise en avant du principe de précaution.

Il s’agit donc d’atteindre une cohérence de l’activité humaine : continuer à produire, tout en assurant le renouvellement des ressources prélevées. Cette démarche implique une adhésion forte des populations en les faisant participer de plus en plus aux décisions ; d’où le concept de démocratie participative qui lui est étroitement associé ;

Or, qu’en est-il sur le terrain ?

La démocratie participative est mise à mal par la condamnation à terme des associations de citoyens en leur retirant les subventions, en les mettant en demeure de régler des indemnités quand elles ont l’audace de se mêler de la chose publique avec raison (ex de Trans’Cub) et en multipliant les procès à leur encontre.

Quant au principe de précaution qui doit être la référence pour toute action en faveur du développement durable, il n’est pas reconnu par les tribunaux. Le développement durable s’inscrit effectivement comme un objectif de long terme, voire de très long terme……..

Article paru dans le journal Cauderes N° 12 (novembre 2005)

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