MAC DONALD’S ET LES VILAINS PETITS CANARDS

 Malgré le refus du Tribunal Administratif d’annuler le permis de construire du restaurant Mac Donald’s de la barrière de Toulouse, alors que ce dernier avait auparavant suspendu les travaux, « les vilains petits canards » – comme nous ont surnommés les rédacteurs de la revue « La lunette » – ont décidé de faire appel de la décision auprès de la Cour d’Appel.

Pourquoi se lancer dans une procédure longue et coûteuse ? A quoi bon, puisque l’appel n’est pas suspensif ? A t’on déjà vu le pot de terre battre le pot de fer ?

« Les vilains petits canards » vous répondront que c’est une question de «  principe »; et les principes, ils y croient eux, comme à la justesse de leur combat, au risque de passer pour des passéistes démodés, des ringards…. . Car, de nos jours, il faut être sérieusement décalé pour ne pas tourner sa veste…et ses idées à la vitesse d’internet.

Alors, courageusement, ils ont repris leur bâton d’empêcheur de « bétonner en rond », tournant le dos aux Cassandre, pour inlassablement prêcher la bonne parole auprès de la CUB, en charge de la voirie :

  • des milliers d’euros sont dépensés en communication pour promouvoir les objectifs de « qualité de ville » et de « qualité de vie » auprès des habitants et par la tenue en juin dernier d’un «  village du développement durable » et la création d’un « conseil du développement durable ». L’installation d’un « drive » au pied d’immeubles d’habitation et d’une maison de retraite font-ils aussi partie des objectifs de « qualité de ville » et de « qualité de vie » ?. Etaient-ils présents au « village du développement durable » ?

  • des millions d’euros sont dépensés pour installer un tramway afin de réduire la place de la voiture en ville et on autorise une construction qui va ramener 800/véhicules/jour, soit 18% de trafic supplémentaire en heures de pointe sur une des voies les plus saturées (25 000 véhicules/jour) et les plus accidentogènes de la CUB ? Et……

……..La réponse des responsables fut, une fois n’est pas coutume, d’une honnêteté déconcertante :« c’est une belle connerie, mais le coup est parti, alors que voulez-vous que l’on fasse ?»

Ce que les habitants demandent à la CUB, comme ils l’ont demandé en son temps à la mairie de Bordeaux, c’est l’application du fameux principe de précaution. Il est nécessaire que les pouvoirs publics fassent réaliser cette fois-ci  une véritable étude de trafic,  « in-dé-pen-dan-te ». Cela permettrait de s’affranchir des seuls chiffres fournis par Mac Donald’s, que nous contestons.

ils pourraient aussi appliquer le concept de démocratie participative en nous invitant à présenter notre propre analyse, pour que l’on puisse enfin débattre d’un projet d’aménagement qui concerne avant tout ………..les habitants et usagers du quartier !

 

Quand le bon sens citoyen rejoint les grands principes du « développement durable » !

 

( La revue « la lunette » a réalisé son numéro automnal sur le thème de la ville et plus particulièrement sur Bordeaux ; un numéro d’une rare qualité graphique, où vous pourrez retrouver l’histoire de « Mac Donald’s et les vilains petits canards» : en vente dans toutes les bonnes librairies où encore à venir consulter sur place lors de notre Assemblée Générale).

Article paru dans le journal Cauderes N° 12 (novembre 2005)

 

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