Est-ce bien sérieux ?

« Pour avoir assisté à certaines rencontres sur l’environnement et à des ateliers éco-citoyens organisés par la municipalité, je me suis fait quelques réflexions… Lors des séances de clôture de ces réunions nous nous voyons généralement encouragés à acheter des produits de saison, utiliser des ampoules basse consommation, faire consciencieusement notre tri sélectif des ordures, retrouver l’usage du verre à dents pour limiter le gaspillage d’eau, organiser le co-voiturage ou l’autopartage, ressortir nos vélos, mesurer la déperdition d’énergie dans nos

logements et y remédier. Tout cela est certes bel et bon et je suis d’accord qu’il faut bien commencer par un bout…En tout cas ça ne peut pas faire de mal et certains d’entre nous ont déjà de ces pratiques vertueuses lorsqu’elles ne leur compliquent pas trop l’existence.

 

Mais après la dernière grand-messe à l’Athénée municipal, et même si certains citoyens ou certaines associations nous y ont fait des propositions intéressantes, je suis repartie assez perplexe. Tout cela est-il bien sérieux ? Je veux bien, chez moi, baisser mon chauffage de 2 degrés mais pourquoi donc le foyer d’accueil d’urgence qui vient de se construire au bout de ma rue (foyer du Diaconat, rue Ladous), prévu pour accueillir une cinquantaine de personnes n’a-t-il

pas obtenu de subventions pour intégrer dès le stade de sa conception du solaire ou

de la géothermie ? Je veux bien ne pas manger de cerises en janvier mais j’aimerais bien que les

cantines scolaires proposent à mes enfants des fruits frais, de saison, produits dans les environs et non des trucs durs comme des cailloux transportés depuis perpète en camions frigorifiques. On pourrait sans fin multiplier les exemples. Si la municipalité veut faire passer un message fort en matière d’environnement, et je ne mets pas sa bonne foi en doute, ce sera plus en ayant des pratiques vertueuses et exemplaires sur des dossiers importants et visibles dans chaque quartier (et en particulier dans les quartiers qui, comme le nôtre, ne se sentent pas franchement inscrits au Patrimoine mondial de l’Unesco…) plutôt qu’en réunissant des gens au cours de grand-messes mises en scène comme des shows télé et dans lesquelles on dit « acter » au lieu d’ « agir », pour leur suggérer d’élever des vers composteurs dans leur cuisine.

L’ « erreur » SIRIUS

La Cour administrative d’appel de Bordeaux vient de confirmer, parun jugement définitf en date du 10 mars dernier, le jugement par lequel le Tribunal administratif avait, en mars 2005, prononcé l’annulation du permis de construire de la résidence Sirius (78 logements sur le boulevard Albert 1er) délivré par le maire de Bordeaux. Les juges ont retenu, pour fonder leur décision, ce qu’ils nomment une « erreur manifeste d’appréciation », ce que vous et moi appellerions une erreur monumentale, une injure faite au simple bon sens…
 

Extrait : «…l’ensemble autorisé par le permis de construire litigieux est implanté en façade sur la voie publique, dans le prolongement immédiat de maisons d’aspect traditionnel ne comportant qu’un ou deux niveaux d’habitation ; que par son architecture, caractérisée par des toits en terrasse et des formes cubiques, par sa hauteur qui dépasse vingt mètres …., par son important volume et sa couleur  blanche, ce projet ne peut être regardé , …., comme compatible avec le caractère des lieux avoisinants et comme s’intégrant dans le

paysage urbain… »

 

Et voilà. Des années de bataille juridique pour voir finalement confirmé par la Justice ce que nous avions tenté de faire entendre à nos élus dès 2001 (voir C.A.U.D.E.R.E.S n°5) : la construction de la

résidence Sirius est un élément majeur de la dégradation du paysage urbain de la barrière de Toulouse.

 

Souriez, vous êtes flashés !

En ce début d’année, des systèmes de détection de franchissement de feux rouges devraient être installés à Bordeaux. Quoique TV7, des magasines spécialisés et quelques sites internet en aient déjà parlé, un certain flou règne encore. Cinq carrefours auraient d’ores et déjà été choisis en raison de leur dangerosité dont celui de la barrière de Toulouse. Lorsque ces systèmes seront opérationnels l’équation pour l’automobiliste « distrait » sera on ne peut plus simple : un franchissement au rouge ou à l’orange = 135 euros et 4 points. Après tout, pourquoi pas ? La sécurité routière est un enjeu majeur et la répression des comportements fautifs une nécessité incontestable.

La question du trafic routier sur la barrière de Toulouse sera-t-elle résolue pour autant ? On voudrait – on voudra – nous le faire croire. Mais qu’a t-on fait jusqu’à aujourd’hui ou que compte-t-on faire demain contre le problème de fond qui reste celui de l’augmentation sans fin de ce trafic ? Et contre la pollution que cette croissance entraîne avec son flot de conséquences, en particulier pour notre santé ? L’explosion actuelle du nombre de personnes souffrant d’affections respiratoires ne se règlera pas à coup de radar. Allez, ne compliquons pas les choses… Préparons nos euros, nos points et… gardons le sourire !

 

Qui sommes nous ?

Beaucoup d’entre vous nous connaissent déjà. Mais la construction récente de plusieurs résidences importantes autour de la barrière de Toulouse, ajoutée aux traditionnels

déménagements-emménagements, atteste de la vivacité démographique de notre quartier et

pour nous de la nécessité de nous présenter à certains d’entre vous. C.A.U.D.E.R.E.S est une association qui rassemble depuis 12 ans, autour de la barrière de Toulouse, des habitants et des professionnels désireux, hors de toutes considérations politiques partisanes, de concourir par leur réflexion et leur action au développement harmonieux du quartier dans lequel ils résident et/ou travaillent chaque jour.

Concrètement, nous souhaitons d’abord :

– favoriser l’installation durable de familles par la création d’équipements collectifs (crèche, espaces verts) et la mise en oeuvre d’une politique du logement appropriée ;

– redynamiser un tissu de commerces de proximité aujourd’hui en perte de vitesse ;

– maîtriser la place de l’automobile et promouvoir les modes de déplacements

« doux » (piétons, vélos, transports en commun). En interpellant les responsables, en leur soumettant des propositions concrètes, ou en engageant, en tant que de besoin, des procédures en justice, nous nous efforçons de faire en sorte que des idées telles que l’émergence d’une véritable démocratie participative ou la nécessaire prise en compte des enjeux environnementaux, ne soient plus seulement des idées dans le vent, ornements commodes et finalement sans conséquences des discours de propagandes électorales de tous bords, mais bien pour nous, ici et chaque jour, les éléments moteurs de notre vie locale.

Mac Do

Je sais bien que Mac do ne s’amuse pas à déverser des déchets sur la voie publique ni n’encourage ses clients à le faire mais la différence avec d’autres casse-croûte à emporter emballés d’un papier c’est la diversité et le volume de déchets. Et je n’ai pas remarqué la multiplication des poubelles publiques pas même du côté du CFA, car si Mac Do fait attention aux environs immédiats, à une certaine distance les déchets signés sont bien présents. Et bien qu’en matières recyclables pour certains ils ne sont ni recyclés ni recyclables car souillés !
Marchant dans le quartier j’ai eu le plaisir de rencontrer sur un trottoir un « kit » complet de vente à emporter Mac
Do, comme en trouvent certains commerçants en levant leur rideau de fer le matin : un grand verre en carton, son
couvercle, une paille, un petit carton à frites, la boîte à hamburger, une serviette en papier, un bol à salade, un gobelet à café, une petite cuillère en plastique, une belle poche avec des anses pour transporter le tout (sali bien sûr !)… Il n’y manquait vraiment rien. Ah si ! Le jouet en plastique. Quel dommage, ça n’était pas mon jour de chance !

Bus 22

25 mars 2008 : les usagers et riverains du bus 22 qui relie Bègles à Bordeaux découvrent que le tracé de

leur ligne a été modifié. Elle emprunte désormais la rue de Bègles et ne dessert plus le boulevard Albert 1er, la barrière de Toulouse, les Cours de la Somme et de l’Yser. Consternation. Colère. Très vite, usagers et riverains de la ligne se mobilisent. La protestation, à laquelle C.A.U.D.E.R.E.S participe activement,

prend une ampleur inattendue, dont les médias se font l’écho et que symbolise une pétition réunissant plus de 5000 signatures. 12 juillet 2008 : le bus est revenu ! On dira : tout est bien qui finit bien. Sans doute. Et cependant, à y regarder de près, cette histoire du 22 ne témoigne malheureusement pas d’un

succès de cette démocratie locale vivante, participative, à l’écoute des citoyens, que nous appelons de nos voeux. Elle rapporte plutôt la preuve que, contrairement aux belles déclarations des uns et des autres rien ne change vraiment sur les bords de la Garonne et que, en l’absence de toute vraie concertation, les citoyens ne peuvent espérer se faire entendre, un peu, de leurs élus qu’en leur parlant très, très, très fort…C’est à la C.U.B., dans le cadre du rapport relatif à la restructuration du réseau de transport

en commun à l’heure de la mise en place de la seconde phase du tramway (c’est-à-dire son arrivée à Bègles) que le sort du 22 fut scellé, à l’unanimité des votants, le 30 mars 2007. Ce jour- là, on aurait été bien en peine de trouver sur l’agglomération un seul citoyen, voire une seul usager, dans la «confidence».

Il est vrai que, cette fois, nos élus n’avaient pas même pris soin d’engager l’une de ces concertations en trompe-l’oeil dont ils ont le secret. Sans doute était-ce plus prudent. Car le citoyen ordinaire aurait eu un peu de mal à établir immédiatement un lien entre l’arrivée du tramway à Bègles et la disparition de son bus dans des rues situées à deux, voire trois kilomètres de là… Le même citoyen aurait pu s’étonner de

constater que la décision de modifier le tracé du 22 se trouvait complètement noyée dans un ensemble plus que copieux comprenant des dizaines de décisions créant, modifiant ou supprimant des lignes de bus ou de tramway… Il y a dans ces drôles de « paquets » que les assemblées (jusqu’à l’Assemblée Nationale) affectionnent une forme d’aberration logique et de permanent chantage au « tout ou rien » exercé  sur nos élus. Car comment « bien » voter dans ces conditions ? Comment répondre d’un seul

« oui » ou d’un seul « non » à des dizaines de propositions, artificiellement réunies en une seule ?

Quoi qu’il en soit, c’est à l’unanimité que nos élus approuvèrent les propositions qui leur étaient faites. Cette unanimité n’étonnera pas ceux que plus rien n’étonne ni ne heurte en politique. Les autres – dont nous sommes – pourront tout de même s’interroger : mais comment fonctionne-t-elle donc cette  assemblée élue pour aller ainsi, de vote en vote, et d’unanimité en unanimité ? La démocratie locale

consiste-t-elle en l’absence de toute forme d’opposition ? Ne devrait-elle pas plutôt consister en la confrontation pacifique de points de vue différents, voire contraires, mais tous légitimes ? Nos « élus de quartier » représentent-ils vraiment leurs quartiers et ceux qui les ont élus ou ne sont ils plus en réalité que les éléments d’ensembles plus vastes et plus politisés, qui les dépassent et les bâillonnent ? Questions de fond. Alain Moga, conseiller municipal UMP de Bordeaux et aujourd’hui élu à la C.U.B.,

reconnaît donc honnêtement que s’il n’avait pas, quant à lui, voté la suppression du 22, c’est tout

simplement qu’il avait eu la « chance » de ne pas être encore conseiller à la C.U.B le jour du vote.

Nous avons donc gagné. Et nous nous en étonnerions presque… Quand, dans une démocratie, nous devrions considérer cette petite (pas si petite) victoire – le retour du 22, voulu par le plus grand nombre – comme la chose la plus naturelle du monde… Mais trêve de réflexions et à l’heure du succès, venons-en

plutôt aux remerciements d’usage. Merci donc à Madame Michelle Gonthier, septuagénaire enjouée et initiatrice – mais c’était sans le savoir – de tout notre mouvement. Sans elle en effet, sans cette pétition dont elle eut la première l’idée quand nul ou presque ne parlait encore de la prochaine disparition du 22, sans cette formidable envie qui fut la sienne, pour une fois, de ne pas « laisser faire », rien, peut-être

ne serait arrivé. Merci aussi à Guillaume Tallec, patron du « Bistroquet » sur le cours de l’Yser, dont la

colère sut si tôt et si bien se muer en un activisme enthousiaste et utile qu’il apparut très vite comme celui qui devait devenir, sinon le « leader », du moins l’incarnation de notre mouvement. Pas militants ni politiques pour deux sous, Michelle Gonthier et Guillaume Tallec nous auront donné à tous la preuve simple – la preuve par l’exemple – qu’un citoyen ou une citoyenne ordinaire peut, en s’engageant

ponctuellement mais résolument dans la vie de sa cité, faire subir aux égoïsmes et au fatalisme ambiants, sinon une défaite définitive du moins, un vrai petit recul. Merci encore à tous les commerçants de la barrière de Toulouse, du boulevard Albert 1er  et du début du Cours de la Somme qui ont soutenu et relayé notre pétition.  Merci enfin à toutes celles et à tous ceux bien sûr (5433 personnes précisément) qui nous

ont donné leur signature. Il n’est pas douteux que cette pétition, dont l’ampleur nous a surpris nous-êmes, aura pesé de tout son poids sur le succès final.

Vive la démocratie locale !

 

NOS ACTIONS

Depuis 1994, des habitants se sont regroupés en association pour améliorer le cadre de vie de leur quartier :

– en proposant une  » densification humaine  » :   habitat de qualité avec plus d’espaces verts, plus de parkings, plus de grands logements pour accueillir des familles et ainsi revitaliser le quartier,
– en créant un lien social entre les habitants par la distribution d’un journal semestriel et l’organisation de réunions et manifestations,
– en réfléchissant aux grandes orientations de l’urbanisme (P. L. U.) au sein des organes de concertation,
– en participant aux collectifs d’associations de défense de l’environnement de la C. U. B.,
– en demandant la réalisation d’une véritable  » démocratie de proximité « .

La barrière de Toulouse

Le quartier barrière de Toulouse est un espace résidentiel qui séduit les familles :
– un tissu urbain d’échoppes et maisons de factures XIXème,
– des jardins en coeur d’îlots
– la proximité de la gare et du centre ville,
– des établissements scolaires réputés.

Or cet espace fait l’objet d’aménagements qui trop souvent dégradent ce « lieu de vie » :
– Construction de résidences, trop souvent en rupture avec le paysage urbain,
– installation d’entreprises qui favorisent l’engorgement de la circulation et le stationnement sauvage.