De l’effacement de la mémoire,

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Quand la petite chapelle de la congrégation des Sœurs de la Sainte Famille a été rasée par les bulldozers le 31 mai dernier, tout le quartier en a eu un gros pincement au cœur. Même si nous la savions en sursis depuis l’affichage du permis de construire de l’unité Alzheimer devant la maison de retraite du Sablonat, nous aurions voulu que ce jour-là n’arrive pas.

La disparition de cette chapelle dont la façade de pierre claire était une pause offerte au regard nous laisse nostalgiques et inquiets.eglise2

Outre le dernier témoin du parc boisé et de sa bâtisse 19ème, elle constituait une respiration sur ce tronçon de boulevard où les façades à l’architecture pour le moins discutable se multiplient.

Traditionnellement constituée d’un tissu d’échoppes cette zone devait certainement évoluer…mais de là à devenir une parente pauvre de Bordeaux lac …  

à la construction de l’avenir…  

En juillet 2015, tous les apprentis du Centre de Formation seront partis et le vaste terrain (18 000 m²) jadis occupé par l’usine Ford puis la Régie des allumettes sera vendu par la chambre des métiers aux promoteurs immobiliers. Vu ce qui s’élève déjà sur le boulevard, notre inquiétude est légitime.  

Nous voulons croire qu’au-delà de l’indispensable concertation avec les riverains et les associations, (première réunion prévue le jeudi 20 décembre à 18H au CFA) les pouvoirs publics mettront tout en œuvre pour ne plus laisser sortir de terre des cages à poules en béton brut, vite dégradées, extérieurement négligées et ne s’intégrant en rien dans le paysage urbain.

Nous savons qu’il faut des logements mais les humains ne vivent pas qu’entre les murs de leur logement. Ils doivent se déplacer, faire leurs courses, se rencontrer, scolariser et promener leurs enfants et pourquoi pas, s’adonner à leurs loisirs, bref VIVRE dans leur quartier. Plus la métropole sera grande ( et notre maire la souhaite millionnaire avant 2030 ), plus le quartier et les possibilités qu’il offrira auront de l’importance.  

Si au lieu d’une source d’inquiétude pour les riverains la perspective du projet immobilier

«  terrain du C.F.A » pouvait être une chance pour le quartier, une valeur ajoutée ?  

Ayant été par deux fois conviés par la mairie lors de forums citoyens participatifs à « imaginer notre quartier en 2030 », à rêver en quelque sorte autour d’une table ronde et bien nous continuons de rêver : plus d’un hectare et demi occupé par de belles résidences HQE s’harmonisant avec le bâti existant, intégrant des espaces verts de rencontre et d’activités communes aux différentes générations et pour tous les riverains, où les enfants pourront jouer en toute sécurité, des jardins partagés, des composts collectifs, des aménagements favorisant le rangement des deux roues, des parkings encourageant à ne pas laisser son véhicule sur la voie publique, de nouvelles voies aidant à l’apaisement du trafic dans tout le secteur alentour. Cela existe ailleurs. Alors pourquoi pas ici, à la barrière de Toulouse ? 

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Article paru dans le journal cauderes n° 26

 

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